Quel est le bilan énergétique du Bioéthanol ? (1)

Publié le par Claude

Derrière cette question pointe une inquiétude légitime : s’assurer que l’on ne dépense pas une plus grande quantité d’énergie fossile pour produire du bioéthanol que la quantité d’énergie contenue dans ce même bioéthanol.

 

La question est donc simple. Pour ce qui est de la réponse, des chiffres contradictoires circulent depuis plus de 30 ans. Ils balayent tout l’intervalle des conclusions, depuis un « bilan énergétique négatif » jusqu’à « un bilan énergétique largement positif ».

Les raisons de ces différences sont multiples : données disponibles, évolution des rendements, choix méthodologiques de calcul.

En fait, 3 facteurs de variations expliquent l’essentiel des divergences.

1 – Identifier les consommations en énergie

Les bilans énergétiques pour les filières biocarburants consistent à inventorier l’ensemble des consommations en énergie fossile nécessaires à la fabrication du biocarburant. La somme de ces dépenses en énergie fossile est alors mise au regard de l’énergie restituée par le biocarburant. On utilise alors comme indicateur un ratio dit « d’efficacité énergétique », égale à l’énergie restituée/somme des dépenses en énergies fossiles de la filière.

Pour la filière bioéthanol de blé ou de maïs, l’exercice consiste à additionner l’ensemble des dépenses en énergie non renouvelables suivantes :

-         énergie dépensée pour la fabrication des intrants de la culture. Il s’agit de l’énergie dépensée pour la fabrication des engrais azotés et autres fertilisants ou de l’énergie dépensée pour la fabrication des molécules phytosanitaires.

-         Energie dépensée pour la mise à disposition, le transport, puis l’épandage des intrants. Il s’agit par exemple de l’énergie de mise à disposition de l’eau d’irrigation, de celle nécessaire pour la formulation et l’emballage des phytosanitaires, pour le transport des engrais depuis leur lieu de fabrication jusqu’au fournisseur de l’agriculteur, puis jusqu’à la parcelle de culture ou encore de l’énergie consommée par les tracteurs.

-         Energie dépensée par le transport et le stockage des matières agricoles et autres intrants de l’usine de bioéthanol.

-         Energie dépensée par l’usine de bioéthanol.

-         Energie dépensée pour le transport du bioéthanol jusqu’à son lieu d’utilisation.

Ces premiers calculs peuvent être à l’origine d’une partie des variations observées entre bilans énergétiques. Deux postes sont ici déterminants : la quantité d’énergie dépensée par l’usine de bioéthanol (elle représente environ 80 % des dépenses énergétiques de la filière) et dans une moindre mesure – l’évaluation de la dépense énergétique liée à la fabrication, puis à l’utilisation des engrais. En ce qui concerne la quantité d’énergie dépensée par l’usine, celle-ci n’a fait que baisser au cours des décennies (et des études). Les usines ont réduit leurs dépenses énergétiques, même s’il reste encore sans aucun doute des marges d’amélioration sensibles, soit en gagnant encore en économie d’énergie dans les process, soit en augmentant la part des énergies renouvelables dans les sources d’énergie de l’usine.

Ainsi toute installation qui utiliserait de la biomasse comme combustible se substituant au gaz utilisé actuellement dans les usines améliorerait sensiblement les ratios finaux.

Graphe : Energie non renouvelable mobilisée aux différentes étapes de la filière bioéthanol du blé (d’après Pricewatercooperhouse 2002)

 

Publié dans biocarburant

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C
bonsoir à toi, on fait le plein de bon sens chez toi <br />  
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