Biocarburants : efficacité énergétique et écologique
Le ministre de l’Agriculture a défendu la politique française des biocarburants, lors d’un déplacement en régions céréalières, le 13 février dans la Somme, mais a évoqué deux conditions pour que la société appuie cette politique : efficacité énergétique et efficacité écologique.
Michel Barnier a rappelé qu’en attendant la mise au point de biocarburants de seconde génération, c’est-à-dire avec des plantes non alimentaires (miscanthus, switch-grass, paille et bois), il faudra faire tourner les usines de première génération avec du blé, de la betterave et du colza. Pour cela il faut des rendements élevés tout en réduisant les intrants, sous peine de tomber sous le feu des critiques. Comment faire?
Un groupe d’agriculteurs a expliqué à Michel Barnier, lors d’une réunion de travail pendant une heure, qu’il est possible, à certaines conditions, de réduire de 30 à 35% l’usage des phytosanitaires dès maintenant sur céréales et betteraves, c’est-à-dire avant l’invention de substituts aux pesticides. Marcel Jeanson, agriculteur à Marcelcave, à quelques dizaines de kilomètres d’Amiens, a expliqué qu’on peut parvenir à de telles réductions dès maintenant, en diversifiant les cultures, en utilisant des variétés plus résistantes, en traitant le matin à 7 heures quand les pores des tissus végétaux sont ouverts, en pratiquant un désherbage mécanique. Marcel Jeanson a planté
Les agriculteurs qui recourent à ces pratiques sont soutenus par des associations, comme Terr’Avenir, qui vise à faire entrer les agriculteurs dans la démarche iso 14 001 (environnement), de façon volontaire; et comme Agro-Transfert, une plateforme régionale incitant à la mise en place de systèmes de culture intégré pour réduire fortement l’usage des pesticides.
Source : Agra Presse (15/02/08)